La hausse des taux d’intérêt ramène l’excitation dans les agences bancaires pour la première fois depuis longtemps. Les longues années de taux zéro avaient défini une vitrine bancaire du valet, du cheval et du roi. Le piment était une certaine concurrence dans le domaine des prêts hypothécaires, avec des taux de plus en plus bas au fur et à mesure que les mesures de relance de la BCE étaient prolongées, et dans l’élargissement de la clientèle des fonds communs de placement et des assurances, des produits qui généraient de précieux revenus de commissions pour des marges commerciales en constante diminution. Pas une trace de rentabilité dans les dépôts, qui sont pourtant le produit d’épargne préféré des Espagnols.
Avec des taux à zéro, la marge d’agressivité commerciale était au minimum, en attendant la manne de la hausse des taux d’intérêt. Le moment tant attendu par le secteur est arrivé, la remontée des taux d’intérêt se fait à une vitesse qui dépasse toutes les prévisions et laisse présager un redressement notable des marges d’intermédiation des banques. Elle aura également un effet négatif inévitable, dont l’ampleur est encore incertaine, sur les provisions pour prêts non performants et sur la baisse de l’épargne due au ralentissement. Méfiez-vous des prières exaucées.
Quoi qu’il en soit, les banques se préparent à profiter de la hausse des taux d’intérêt, dont l’augmentation commence à affecter toute la gamme des produits proposés, qui, dans certains cas, changent leurs conditions semaine après semaine, au rythme de la volatilité du marché de la dette. Le prix des prêts hypothécaires a fortement augmenté ces derniers mois et la hausse de l’Euribor est probablement l’effet le plus direct sur les poches des clients. Le chiffre de septembre va laisser une augmentation historique dans la révision annuelle des acomptes et a déclenché l’intérêt pour les prêts hypothécaires à taux fixe.
Les meilleures offres de taux fixe s’envolent et constituent le nouveau champ de bataille du secteur. Les clients les plus solvables et les plus fidèles, les plus précieux pour une entité, sont ceux qui peuvent opter pour le prix le plus bas des hypothèques à taux fixe. CaixaBank, leader du marché hypothécaire avec une part de marché de plus de 20 % dans la nouvelle production, maintient son engagement envers les prêts hypothécaires à taux fixe. « Nous pensons que c’est l’offre la plus pratique en raison de sa simplicité, de sa transparence et de sa protection », indique la banque.
Face à la volatilité des obligations, l’offre de prêts hypothécaires se personnalise chaque jour davantage
Le taux variable est désormais soumis à la forte hausse de l’Euribor, mais dans une perspective à long terme, et en fonction du taux d’intérêt contracté, il peut être plus intéressant que le taux fixe. Contrairement à l’engagement déclaré de CaixaBank en faveur du taux fixe, les autres banques défendent les deux options au cas par cas. La folle hausse des taux d’intérêt génère une offre de plus en plus personnalisée et des institutions comme ING, traditionnellement avec une offre bien définie, ont choisi de retirer les conditions de leurs hypothèques de leur site web et de les négocier au cas par cas.
La hausse des taux d’intérêt secoue également la fenêtre des fonds d’investissement. Malgré la mauvaise année tant sur le marché boursier que sur celui des revenus fixes, les fonds continuent d’attirer l’argent grâce au fait que les banques ont graissé leur machine commerciale avec ce produit. En septembre, les fonds ont attiré 23 mois consécutifs de collecte en Espagne.
Les banques conviennent qu’elles proposent désormais à leurs clients des fonds de créances. « Les produits à revenu fixe intègrent déjà une bonne partie des hausses de taux prévues par la BCE, de sorte que les produits comportant une composante obligataire européenne plus importante sont intéressants. Les produits à rendement garanti ou cible offrent des possibilités d’investissement, notamment pour les clients plus conservateurs », souligne Sabadell.
Bankinter ajoute que « les titres à revenu fixe publics et privés présentent désormais des opportunités intéressantes ». Et CaixaBank est également claire à ce sujet. « Dans ce scénario de hausse des taux d’intérêt, nous avons identifié une opportunité de lancer une série de fonds qui investissent dans la dette publique espagnole et italienne », explique la banque. Sa société de gestion a déjà lancé cinq fonds de ce type au cours des derniers mois.
L’engagement des banques en faveur de fonds d’investissement conservateurs – qu’il s’agisse de fonds à revenu fixe ou de fonds à rendement cible – explique pourquoi la hausse des taux d’intérêt affecte à peine la rémunération des dépôts. Il y a eu une réaction, avec des améliorations de la rentabilité, parmi les banques en ligne et les fintechs, bien que les meilleures offres atteignent à peine un TAEG de 2 % pendant un an. Une goutte d’eau dans l’océan pour un volume d’épargne de 930.000 millions d’euros et une inflation de 9%. Les grandes banques, véritable moteur du marché, restent pour l’instant à l’écart de toute tentative de guerre des responsabilités. Elle ne néglige pas pour autant l’offensive des entités en ligne et recourt pour l’instant à des offres spécifiques pour attirer les salariés.