La hausse de l’Euribor au cours des derniers mois de 2022 et des premiers mois de 2023 a entraîné une augmentation des remboursements des prêts hypothécaires à taux variable. Une hausse qui, si on la compare à celle d’il y a un an, atteint jusqu’à 60%.. Alors que nous entrons dans le deuxième trimestre de l’année et que d’autres hausses de taux d’intérêt se profilent à l’horizon, il convient de s’interroger sur l’évolution du marché des prêts immobiliers.
« Il suffit de voir que l’Euribor d’avril 2022 s’élevait à 0,013% » et il a clôturé le mois d’avril à 3,757 %.. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes », déclare César Betanco, expert en hypothèques de la plateforme Hipoo.
Pour déterminer cette hausse, il donne comme exemple un prêt hypothécaire variable d’un montant de 150.000 euros pour 30 ans avec un spread d’Euribor plus 1% signé en 2021. Pour la révision effectuée en avril 2022 avec un Euribor de 0,013%, la mensualité est de 483,36 euros, tandis qu’avec la révision d’avril 2023, avec un Euribor de 3,66%, le paiement passe à 774,35 euros. « L’augmentation est remarquablecomme en témoigne la différence entre les deux tranches. Au total, c’est 290,99 euros de plus, soit 60 % plus cher », explique-t-il.
Comme il l’ajoute, « malgré le ralentissement de l’Euribor il y a quelques semaines en raison de l’instabilité des marchés financiers, sa remontée est maintenant observée timidement mais fermement ». En effet, et bien qu’il soit très difficile de prédire l’avenir de l’Euribor dans les mois à venir compte tenu des circonstances, « il laisse entrevoir que la situation actuelle est la suivante il est très probable qu’il atteigne des niveaux proches de 4% ».« . Selon Rafael Moral, responsable du département d’analyse hypothécaire de Hipoo, « la tendance à la hausse de l’Euribor va se poursuivre au cours des prochains mois. Même s’il est vrai que ce type d’émission ne peut être prédit à 100 %, compte tenu du mois de mars mouvementé sur les marchés financiers, notre position est que la hausse va se poursuivre progressivement ».
Alors que tous les paris sont ouverts sur la Banque centrale européenne (BCE) de procéder à la hausse de ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion du 4 mai, Moral présente deux scénarios possibles pour les différents taux d’intérêt hypothécaires.
Le premier est si l’Euribor continue d’augmenter. Dans ce cas, les hypothèques fixes continueront à perdre en compétitivité comme elles l’ont fait jusqu’à présent, principalement parce que la valeur moyenne des hypothèques fixes est généralement supérieure à la valeur de l’Euribor. Dans le même temps, les spreads des hypothèques variables tendront à devenir plus compétitifs, même s’il leur sera difficile de regagner un grand nombre de contrats, car ils ne jouissent toujours pas de la confiance des consommateurs. Le taux mixte restera le produit vedette en raison de sa composition.
Le deuxième scénario prévoit que l’Euribor baisse. Ici, les hypothèques fixes se réveilleront avec une baisse de leurs taux, les hypothèques variables auront tendance à maintenir voire à augmenter leur différentiel, ce qui les rendrait encore moins compétitives, et les hypothèques mixtes cesseraient d’être les plus compétitives du marché au détriment des hypothèques fixes.
Pour les quatre prochains mois de l’année, les remboursements hypothécaires devraient également continuer à augmenter. « La progression à la hausse de l’Euribor va intensifier les hausses des hypothèques variables qui devront être révisées dans les prochains mois.« Il ajoute qu’il est très probable qu’il s’agisse d’augmentations de plus de 50 % par tranches.