Josep Oliu (Banco Sabadell) prévoit une croissance du PIB espagnol allant jusqu'à 2,6 %.

Josep Oliu, président de Banco Sabadell, a déclaré que la banque s’attend à ce que les taux de croissance du PIB espagnol soient supérieurs à 2,3 % et atteignent 2,6 %.

Le président de Banco Sabadell a également indiqué qu’il pensait qu’il n’y aurait pas de récession à court terme, bien qu’il ait attiré l’attention sur l’endettement public en tant que « facteur de risque le plus important ».

C’est ce qu’a déclaré M. Oliu ce mardi lors d’une conversation à l’Auditorium de la Diputación de Alicante (ADDA), en compagnie du directeur du Club Información, Toni Cabot. Oliu a offert sa perspective sur l’économie nationale et internationale, dans le cadre de l’assemblée des membres de l’Institut d’Études Économiques de la Province d’Alicante (Ineca).

Oliu a souligné que l’Espagne « n’est pas en crise » et a rappelé qu’après le « choc covide » des mesures ont été prises pour y faire face et a noté que les secteurs les plus touchés par cette crise se trouvent actuellement dans une « meilleure situation », comme le tourisme et le secteur automobile, ce qui s’ajoute au fait qu’il n’y a plus de coupures dans les chaînes d’approvisionnement.

« La demande reste forte en Espagne, tant au niveau national qu’international, parce que nos produits sont compétitifs et que le tourisme progresse. L’Espagne ne va pas comme une moto, elle va comme elle va grâce à ce qui se passe », a déclaré M. Oliu.

En outre, il a indiqué qu’en 2021, le pouvoir d’achat avait baissé en Espagne et que l’on s’attendait donc à ce que la demande diminue, ce qui ne s’est pas produit car « elle est complétée par l’épargne antérieure générée pendant la période de covide ».

Cependant, il a souligné que le « facteur faible » est « l’importante dette publique », par rapport à une situation privée « très favorable », étant donné que l’endettement des ménages est inférieur à la moyenne de l’Union européenne.

« Tôt ou tard, il appartiendra à ceux qui occuperont les postes de gouvernement dans un avenir proche, quels qu’ils soient, de s’attaquer au problème de la dette publique. En Europe, le monde et les marchés n’acceptent pas les déficits qui ne s’inscrivent pas dans le cadre de la stabilité. C’est une contrainte », a-t-il déclaré. Pour cette raison, il a souligné que si la dette est trop élevée, « certaines dépenses devront être revues », ce qui, selon lui, « n’est pas politiquement bon pour celui qui a la responsabilité de le faire, mais ce sera son tour ».

Cependant, M. Oliu a insisté sur le fait que « la situation en Espagne va bien » et a souligné que l’année dernière, malgré les prévisions, « il n’y a pas eu de cataclysme ». « Cette année, je ne le vois pas non plus ; je vois des problèmes et nous devons les affronter », a-t-il insisté.

Par ailleurs, en ce qui concerne les taux d’intérêt, il a indiqué que l’inflation actuelle est « de second tour » et il estime que le marché « contribue à la ramener sur la bonne voie », bien qu’il ait souligné qu’il y a encore des « inflations élevées ». Pour l’avenir, il a indiqué que le marché s’attend à ce que les taux d’intérêt en Europe soient au maximum de 4 %, qu’ils soient réduits en 2024 et qu’ils atteignent une « situation idyllique » en 2025 avec une inflation de 2 %.

« Je doute que la baisse des taux soit aussi rapide. Ils ne vont pas aller beaucoup plus haut que 4 %, ou pas du tout ; il ne serait pas très bon que les taux augmentent au-delà de cette valeur », a-t-il déclaré, bien qu’il pense qu’ils resteront à ce « plafond » pendant une « certaine période ». En même temps, il a affirmé que le problème serait celui de l’instabilité financière due aux « déséquilibres des bilans ».

Quant à la situation de la région de Valence, il a souligné qu’elle se trouve « dans une phase ascendante » et qu’elle dispose d’un « grand potentiel » et qu’elle a « rétabli l’équilibre de l’ordre financier ». En ce qui concerne Alicante, il a indiqué que le secteur du tourisme « est en train d’avancer », tout en soulignant que la province a des « problèmes structurels ».

« La productivité est la responsabilité de tous, surtout celle des entrepreneurs et des entreprises. Le taux de chômage élevé est structurel, il y a des mesures qui n’aident pas les gens à travailler », a-t-il déclaré, tout en décrivant Alicante comme une province « très diversifiée », axée sur le tourisme qui a des défis à relever sur « la façon de remodeler l’offre pour rester attractif ».

En ce qui concerne la situation de l’eau à Alicante, M. Oliu a estimé qu’il s’agissait d’un « problème dans toute la Méditerranée ». « Avant, il y avait une aspiration à transférer l’eau, mais quand il y a un problème de l’autre côté du transfert, c’est très difficile à faire », a-t-il souligné. C’est pourquoi il a placé l’eau, l’énergie et les infrastructures au « cœur du dialogue à mener avec les institutions ».

Par ailleurs, interrogé sur un éventuel changement du siège de Sabadell, situé à Alicante, M. Oliu a assuré qu' »aucun changement d’aucune sorte n’est à l’ordre du jour ». « Il n’y a aucune raison de changer de siège », a-t-il assuré.

Le président de Sabadell a souligné qu’il s’agit de la « banque de référence » dans la province et que 10 % des entreprises clientes de la banque sont originaires d’Alicante, ainsi que 20 % des clients particuliers.

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