Le 9e Adecco Wage Monitor de l’Institut du groupe Adecco indique que le salaire moyen en Espagne a perdu 4 % de son pouvoir d’achat en 2022 malgré l’augmentation des salaires, l’augmentation des prix à la consommation ayant été plus forte cette année-là.
L’étude explique que l’augmentation des salaires en Espagne au cours de l’année dernière a été de 4 % (la deuxième plus forte augmentation enregistrée depuis 2008), pour s’établir à 1 822 euros.
Cependant, si l’on tient compte de la variation des prix à la consommation en 2022, le salaire moyen enregistre une perte de pouvoir d’achat, qui, même par rapport à 2008 – année de la crise financière – le salaire espagnol perd 7 % de son pouvoir d’achat.
Ainsi, au cours des cinq dernières années, le pouvoir d’achat du salaire moyen a subi une baisse cumulée de 2,5 %. Cette baisse équivaut à une perte de près de 44 euros par mois ou 523 euros par an par rapport à 2017.
Dans la répartition par secteur en 2022, le rapport de l’Institut du Groupe Adecco révèle que dans les trois grandes activités économiques, l’industrie, la construction et les services, le salaire moyen a perdu du pouvoir d’achat.
Le salaire moyen dans la construction a été le plus touché, avec une réduction de 5 %, ce qui représente environ 85 euros de moins par mois ou 1 022 euros par an.
La construction est suivie par l’industrie, qui enregistre une réduction réelle de 4,6 % des salaires, soit 91 euros de moins par mois ou 1 088 euros de moins par an. Le secteur le moins touché est celui des services, qui a enregistré une perte de pouvoir d’achat de 3,8 %, soit 64 euros de moins par mois ou 772 euros par an.
L’évolution cumulée du pouvoir d’achat sur la période 2017-2022 montre que l’industrie est la plus touchée, avec une réduction de 6,3%, suivie d’une perte de pouvoir d’achat de 4,4% dans la construction et de 1,4% dans les services.
En euros courants, la perte de pouvoir d’achat des salaires de l’industrie au cours des cinq dernières années équivaut à environ 125 euros par mois, soit 1 504 euros de moins par an.
La perte dans la construction équivaut à près de 74 euros par mois ou 885 euros par an, tandis que dans les services, la perte est de près de 24 euros par mois et 285 euros par an.
En termes de croissance des salaires, les services sont également le secteur où les salaires ont le plus augmenté en 2022, avec 4,3 % de plus (0,3 point au-dessus de la moyenne nationale), suivis par l’industrie (3,4 %) et la construction (2,9 %).
Le salaire moyen dans l’industrie en 2022 a atteint 2 040 euros par mois, sa valeur historique la plus élevée. Celui des services était de 1.790 euros par mois, également un maximum pour ce secteur, et celui de la construction de 1.751 euros, le plus élevé depuis 2008.
En 2022, l’écart salarial entre les plus grandes et les plus petites entreprises était d’environ 578 euros par mois ou 6 939 euros par an. Cet écart, exprimé en pourcentage, équivaut à 37 %.
Toutefois, l’écart de rémunération médiane entre les petites et les grandes entreprises s’est réduit, puisqu’il était de 41 % en 2021 et a atteint 45 % en 2017. Par conséquent, la rémunération moyenne des petites entreprises évolue mieux que celle des grandes entreprises, indique l’étude.
Concrètement, l’an dernier, par rapport à la rémunération moyenne de 1 822 euros par mois, les plus grandes entreprises (de 200 salariés et plus) ont versé 2 127 euros en moyenne par mois à leurs travailleurs, soit 305 euros de plus que la moyenne nationale.
Les petites entreprises (1 à 49 salariés), en revanche, ont versé en moyenne 1 549 euros par mois (273 euros de moins que la moyenne), et les moyennes entreprises (50 à 199 salariés) ont atteint 1 919 euros (97 euros de plus que la moyenne).
Si l’on compare les salaires entre les contrats à temps plein et les contrats à temps partiel, en 2022, un travailleur à temps plein gagnait en moyenne 2.095 euros par mois, toujours en termes bruts, contre 863 euros par mois pour un travailleur à temps partiel.
Malgré cette différence, sur les cinq dernières années (2017-2022), le pouvoir d’achat du salaire moyen à temps plein a baissé de 4,3 %, tandis que celui du temps partiel a augmenté de 2,4 %.
Pour les salariés à temps plein, le salaire moyen le plus élevé a été perçu dans l’industrie, avec 2 134 € par mois, tandis que pour les salariés à temps partiel, le salaire le plus élevé a été perçu dans la construction, où il a atteint 993 € par mois.
En revanche, le salaire moyen le plus bas pour les salariés à temps plein se trouvait dans la construction, avec 1 810 euros par mois, tandis que le salaire moyen le plus bas pour les salariés à temps partiel se trouvait dans les services, avec 856 euros par mois.
Ainsi, le rapport entre le salaire moyen à temps plein et le salaire moyen à temps partiel varie de 1,8 fois dans la construction à 2,5 fois dans les services.
Chaque secteur économique regroupe différents pans d’activité. L’étude de l’Institut du Groupe Adecco désagrège donc les données des trois secteurs en 18 activités.
Sur les 18 sections d’activité économique, seules 5 présentent une amélioration de leur pouvoir d’achat sur la période 2017-2022. Toutes appartiennent au secteur des services.
Il s’agit notamment de l’activité immobilière qui connaît la plus forte augmentation (+5,4%), suivie des autres services (+3,8%), de l’administration publique (+1,6%), de l’enseignement (+1,2%) et de l’information et de la communication (+1%).
En ce qui concerne l’augmentation des salaires, la plus forte hausse des salaires moyens a été enregistrée dans les hôtels et restaurants, avec 28,4 %. Cette section a connu une forte baisse en 2020 de 33,5% avec la pandémie, qui n’a pas pu être compensée par l’augmentation de 26,3% en 2021.
Cependant, avec cette augmentation consécutive en 2022, elle parvient à dépasser le salaire moyen de 2019 qui était de 1 099 euros par mois et atteint 1 186 euros. Néanmoins, elle reste la section avec le salaire le plus bas.
De 2017 à 2022, toutes les communautés autonomes ont perdu du pouvoir d’achat, Castilla-La Mancha perdant le plus, avec 6,1 %, suivie de la Cantabrie, avec 5,9 %, des Asturies, avec 5,6 %, et de La Rioja, avec 5,2 %.
Parmi les régions autonomes dont les salaires moyens ont perdu entre 3 et 5% de leur pouvoir d’achat, on peut citer Castille et Leon (-4,9%), le Pays basque (-4,7%), l’Andalousie (-3,6%), la Navarre (-3,6%) et la région de Murcie (-3,3%).
Avec des baisses du pouvoir d’achat du salaire moyen inférieures à 2,5% au cours de cette période, on trouve l’Estrémadure (-2,4%), la Communauté de Madrid (-2,1%), les îles Canaries (-1,9%), les îles Baléares (-1,9%), l’Aragon (-1,7%), la Communauté de Valence (-1,4%), la Galice (-1,2%) et, en tant que communauté la moins touchée, la Catalogne (-0,4%).
Seules quatre communautés autonomes affichent en 2022 un salaire moyen supérieur à la moyenne nationale (1.822 euros par mois). Il s’agit, dans l’ordre, de la Communauté de Madrid (2 139 euros par mois), du Pays basque (2 099 euros par mois), de la Navarre (1 971 euros par mois) et de la Catalogne (1 954 euros par mois).
En revanche, l’Estrémadure a le salaire moyen le plus bas (1 487 euros par mois), suivie par les îles Canaries (1 568 euros par mois).