Le Funcas a calculé que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) supportée par les ménages a augmenté en moyenne de 263,6 euros en 2022, dont plus de la moitié, 52,4 %, est directement imputable à l’inflation.
C’est ce qui ressort du dernier numéro de Cuadernos de Información Económica, une publication éditée par Funcas, qui passe en revue les effets déjà palpables de la normalisation de la politique monétaire sur le porte-monnaie des citoyens, le fonctionnement des entreprises et les finances des gouvernements et explique qu’il est essentiel de comprendre ces conséquences directes sur l’économie et sur la vie quotidienne afin d’anticiper les scénarios et les défis futurs possibles.
Dans le domaine fiscal, l’une des grandes questions est de savoir quel est le rôle de l’inflation sur la collecte des impôts. Dans son article, l’expert Desiderio Romero analyse dans quelle mesure la TVA supportée par les ménages a augmenté en 2021 et 2022 et dans quelle mesure cette augmentation est exclusivement imputable à l’inflation.
Plus précisément, au cours de ces deux années, les recettes de TVA ont augmenté de 14,9 % et 13,4 %, respectivement, selon les données publiées par l’Agence des impôts.
Selon M. Romero, cette dynamique est due à une forte inflation, qui est passée de 3,1 % en 2021 à 8,4 % en 2022. Les résultats de l’étude publiés mercredi montrent que la facture totale de la TVA a augmenté en moyenne de 263,6 € en 2022, dont 138,2 € (52,4 %) sont directement attribuables à l’inflation.
En termes cumulés pour 2021 et 2022, l’augmentation de la charge fiscale due uniquement à l’inflation s’élève en moyenne à 297 euros par ménage. Ce montant s’élève à environ 350 euros pour un ménage type ayant un niveau de dépenses similaire au revenu médian en Espagne en 2022 (32.200 euros).
Par communautés autonomes, l’étude analyse également la charge fiscale moyenne de la TVA générée par l’inflation au cours des années cumulées 2021 et 2022. La charge fiscale cumulée la plus élevée correspond à la Navarre avec 341,8 euros, suivie de la Galice (340 euros) et de la Murcie (330 euros). En revanche, les îles Canaries sont la région où la charge fiscale cumulée est la plus faible (240,7 euros).
Pour sa part, l’étude montre que la TVA cumulée due à l’inflation est plus élevée dans les ménages résidant dans les petites municipalités. Cette tendance en défaveur des ménages résidant dans les zones rurales est observée quel que soit l’âge du principal soutien de famille (plus ou moins de 65 ans) et qu’il y ait ou non des enfants mineurs dans le ménage.
Quoi qu’il en soit, les différences au sein de chacune de ces catégories de ménages sont très faibles. Par exemple, dans les ménages de plus de 65 ans, la différence entre les zones urbaines et rurales ne dépasse pas 25 euros en moyenne (169,1 euros contre 147,6 euros).
La nouvelle publication de Funcas analyse également la hausse « significative » du coût de financement des ménages, des entreprises et des gouvernements après plus d’un an de hausse continue des taux d’intérêt dans la zone euro pour lutter contre l’inflation, ce qui a entraîné une « contraction sensible » du crédit et une augmentation du coût de l’endettement.
Les experts Santiago Carbó et Francisco Rodríguez ont rappelé dans leur rapport que le financement du logement a enregistré un recul, mis en évidence par une baisse de 2,5 % du taux en glissement annuel pour juillet 2023.
D’autre part, les banques ont augmenté leur bénéfice avant impôt sur les actifs moyens de 0,8 % à 1 % au premier trimestre 2023, tandis que leur écart entre les rendements des prêts et des dépôts n’a augmenté que d’un dixième de point, pour atteindre 1 %.
L’augmentation du coût de la dette publique a également été considérable. Par exemple, le rendement des obligations du Trésor à 3 ans était de -0,4 % en 2021 et est passé à 3,3 % en juillet 2023. Le taux des obligations à 10 ans est passé de 0,4 % à 3,4 %.
Les conditions financières sont particulièrement préoccupantes dans la sphère publique. Comme le souligne l’expert Erik Jones, la « clause de sauvegarde générale » du Pacte de stabilité et de croissance invoquée par la Commission européenne en mars 2020 pour permettre des dépenses publiques supplémentaires, entraînant une forte augmentation de la dette publique, devrait expirer à la fin de l’année 2023.
Si la forte inflation post-pandémique a allégé la charge fiscale, la récente politique restrictive visant à la contrôler pose de nouveaux défis. « La réalité est que les pays les plus endettés de la zone euro n’ont pas d’autre choix que de mettre en œuvre des ajustements budgétaires, des mesures essentielles quelles que soient les lignes directrices fixées au niveau européen », a-t-il déclaré.