Orange à annoncé ce lundi 12 septembre 2018 que Paul de Leusse, PDG et directeur général adjoint chargé des services financiers mobiles va quitter ses fonctions. Il occupait ces fonctions depuis mai 2018. Le 1er octobre, Stéphane Vallois, qui occupe désormais le poste de directeur général adjoint d’Orange Bank, lui succédera dans cette fonction.

Christel Heydemann espère insuffler un nouveau dynamisme à l’entreprise française après avoir laissé son empreinte en tant que PDG d’Orange. Dans le cadre de cette discussion, seule l’administration de l’opérateur a été examinée. Les changements apportés ont surtout un impact sur la section des services financiers de l’organisation, dont Orange Bank est l’institution phare.

880 millions d’euros de pertes depuis 2017

La banque mobile de l’opérateur français a récemment fait l’objet d’une transition de direction, alors que l’entreprise est confrontée à de sérieux défis financiers. Depuis sa création en 2017, elles se sont accumulées pour atteindre près de 880 millions d’euros. Orange Bank a été contrainte de reconnaître une perte opérationnelle de 80 millions d’euros pour le premier semestre de l’année 2022.

Cette image s’est encore assombrie l’année précédente lorsque Groupama a révélé qu’il avait l’intention de vendre sa participation dans la banque mobile, qui équivalait à 21,7 % de l’entreprise. Orange a finalement conclu qu’il rachèterait les actions de Groupama et recapitaliserait sa néobanque par une augmentation de capital de 230 millions d’euros à la fin de 2021. Cette décision intervient après une période durant laquelle l’entreprise a envisagé de mettre son capital à disposition d’un nouvel actionnaire, voire un rachat par un concurrent comme BNP Paribas ou la Société Générale.

Orange efface complètement Groupama d’Orange Bank en rachetant les actions restantes de cette dernière. La confirmation de la scission entre Orange et Groupama concernant Orange Bank se traduit par l’achat par l’opérateur des 21,7% d’actions restantes d’Orange Bank…

Dans le sens du désengagement d’Orange ?

Depuis le début de l’année, Orange Bank affirme avoir séduit plus de 600 000 nouveaux utilisateurs. La banque mobile compte actuellement 2,6 millions de clients, dont 1,8 million de résidents européens. L’avenir d’Orange Bank semble compromis en raison de la très forte concurrence à laquelle elle est confrontée, comme le montre le départ d’ING.

La néobanque a du mal à rivaliser avec des entreprises ambitieuses comme N26 et Revolut, qui fonctionnent également à perte mais sont constamment alimentées en liquidités par des sociétés de capital-risque. La néobanque ne prévoit pas de faire des bénéfices avant 2024. Si Orange Bank, qui date de l’époque de Stéphane Richard, continue d’avoir un impact négatif sur les finances du groupe, Christel Heydemann pourrait être tentée de la vendre, ainsi que toutes les autres activités déficitaires de l’opérateur qui ne sont pas directement liées au métier principal de l’entreprise. A ce stade, il semble que la période de diversification chez Orange soit terminée.

Orange a un certain nombre de défis à relever en termes de rentabilité

Les néobanques continuent à faire face à des obstacles difficiles sur la voie de la rentabilité. Même dans les cas où elles bénéficient du soutien de grands conglomérats financiers et si leur clientèle compte un nombre élevé de membres.

Le Crédit Agricole a dû procéder à un troisième tour de recapitalisation de sa filiale BforBank. Bien qu’elle compte plus de 2,5 millions de clients, Boursorama, la société qui est à l’origine de tout cela et qui existe depuis 17 ans, réalise à peine des bénéfices.

En fait, toutes ces sociétés attirent de nouveaux clients avec des taux d’intérêt très bas et, la plupart du temps, des incitations généreuses. Une approche commerciale extrêmement active qui, selon l’organisme de réglementation du secteur bancaire, peut représenter jusqu’à 24 % de leur revenu total.

Par conséquent, des clients coûteux qui offrent un faible retour sur investissement. Seuls 7 % des consommateurs choisissent finalement de faire de leur banque en ligne leur principale institution financière. C’est pourtant le facteur le plus important pour les transformer en consommateurs lucratifs.

Rappelons qu’Orange a pris la décision de conserver le contrôle de son activité de banque en ligne il y a environ un an, après avoir envisagé de la vendre à BNP Paribas ou à la Société Générale. L’opérateur historique a pris la décision d’injecter de l’argent frais dans la cagnotte avec une augmentation de capital de 230 millions d’euros, nonobstant les défis et les pertes continues qui se sont produits.

En même temps, la société a annoncé qu’elle allait racheter la part de 21,7% du capital d’Orange Bank détenue par son partenaire, Groupama. Le coût total de l’opération n’a pas été mentionné. Orange espère que grâce à ces mesures, il pourra donner un nouveau souffle à sa filiale en France et dans le monde et, d’ici fin 2024, atteindre enfin la rentabilité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *